Le lien du jour : Sous nos couettes
Le tweet du jour :
L’extrait du jour :
Molog le gras se racla la gorge, et leva les bras vers le ciel.
« El Dahu, fils de Drearg le brillant, fils de Wynni le poilu, fils de Dano le malhabille, tu dois ta vie à tes racines prestigieuses, et à la part de troll qui est en toi. Mais sache que malgré sa magnanimité, Molog le gras n’en a pas oublié que tu n’es pas un vrai troll, fils d’une humaine. Tu es trop petit, trop faible, et de surcroit bien trop bête. Par ces conclusions, moi, chef de ce village, je te chasse des terres de Targ séance tenante ! »
La foule en délire hurlait son contentement. Même son père ne semblait pas triste, soulagé qu’il était de ne pas avoir subit de dommage collatéral. Nolas le grand fit signe à la foule de se taire, afin de laisser le chef conclure :
« Tu devras donc hérrer parmi les montagnes ancestrales de la Biture. Tu devra affronter les dangers et les créatures terribles de ces lieux. Et peut être qu’un jour tu rentreras ici vivant, prouvant à tous ta valeur en tant que troll. Sinon, ne rentre pas, ne rentre plus. Jamais ! »
Une bordée de sifflet accompagna la dernière phrase. Vorema applaudissait, tandis que Zulzig cherchait des cailloux. El Dahu se releva, ni triste, ni offusqué. Cela lui venait probablement de la force de l’habitude.
Sans se démonter, comme si Molog ne l’avait pas chassé du village, comme si les autres trolls ne s’étaient pas ouvertement moqué de lui, comme si Zulzig et Vorema ne lui avaient pas envoyé des cailloux à la figure, il se retourna vers son père, et lui demanda : « Papa, comment est morte maman ? »
Le silence géné de l’assitance força Drearg à répondre :
« Tu le sais bien mon fils, elle a voulu nous montrer comment que c’était bien de se baigner dans le fleuve. Alors elle a sauté dedans. Et les courants étant trop fort, elle s’est noyée… »
El Dahu fit la moue, et obéissant aux ordres du chef, s’en retourna vers les portes du village. Il tomba nez à nez avec une sorte de chapeau pointu un peu déglingué, qui surmontait une sorte de cape violette, d’où sorti une petite voix mal assurée : « Vous savez où je peux trouver votre chef de village ? »
La cuvette des Dieux – Fresque de fantasy à l’état sauvage